Apprentissage et formation professionnelle

Proposition de texte – La Ruche Socialiste

Nous partons aujourd’hui d’un constat simple, à savoir que certains secteurs d’activités de nos territoire peinent à trouver du personnel pour faire face à la demande. La Bretagne est un territoire qui se porte mieux en terme de chômage que le reste du pays, il est passé depuis 2015 de 9 % à 8 % et on remarque encore aujourd’hui une tendance à la baisse, là ou elle est à la stagnation ou à l’augmentation sur certaines parties du territoire national.

Le territoire de notre section à l’Est du pays de Vannes est en train de subir des mutations au niveau de l’emploi. De nouveaux métiers appelant de nouveaux besoins de formations.

Si l’on ne peut que regretter que la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle voulue par Jean-Michel Blanquer se fasse sans une réelle concertation avec les territoires, il faut expliquer pourquoi nous tenons nous socialistes Questembertois à revenir à une formation professionnelle et un apprentissage géré à une échelle régionale.

Le fait régional n’est pas un vain mot en Bretagne et nous considérons que l’échelon régional doit être celui qui doit être privilégié pour maintenir le lien entre les structures de l’État et les besoins de chaque territoire en terme de formation. Pour une raison simple, l’échelle régionale permet la meilleure alliance possible entre moyens de financement et proximité avec le territoire. Cette dernière permettant, nous en sommes convaincus, une meilleure réactivité aux évolutions souvent rapide du marché du travail.

D’ailleurs c’est bien parce que l’État c’est rendu compte de cette bonne situation qu’il a laissé le soin aux régions de se charger de la gestion des Pactes Régionaux d’Investissement dans les Compétences. Ce type de pactes seraient d’ailleurs peut-être à conserver en changeant d’échelle entre la Région et les intercommunalités en charge du développement économique de nos territoires. Nous serions donc à même d’avoir une vision claire des besoins présents et futurs de chaque territoire.

Sur le transfert des moyens de financement des CFA et donc à court-terme de leur absorption par les structures d’enseignement professionnel, nous pouvons proposer un retour à la taxe d’apprentissage payer par entreprises et non plus uniquement par les maîtres d’apprentissage comme cela est préconisé dans la réforme à venir. Tout cela pose des problèmes concrets dans nos territoires puisque les Maison Familiales Rurales par exemple sont dépendantes de la taxe d’apprentissage. On assiste à un mouvement de fond sur les fermeture de structure du même type en Bretagne. Cela éviterait à ses structures de devoir faire peser sur leurs effectifs d’élèves les surcoûts engendrés.

La réforme du gouvernement Philippe provoque également à cause des PRIC une conséquence dans les services de Pôle Emploi qui n’avait pas anticipé dans leur accompagnement des chômeurs une mise en avant des compétences de ce type et qui doit donc revoir son logiciel de triage des offres d’emplois. Si l’on peut critiquer le manque d’anticipation, cela reste néanmoins une idée à creuser de favoriser l’ensemble des compétences acquises par les demandeurs d’emplois. La grille des formations proposées doit aussi être réévalué en lien avec les besoins régionaux et nous dirions même territoriaux, pour permettre à chacun d’éviter les trop longues distances pour aller travailler.

Enfin se pose la question des travailleurs handicapés, grands oubliés de la réforme actuelle. Public certes particulier, mais qui tout un chacun, cherche un travail pour s’émanciper dans la vie. Là encore les territoires et la région peuvent agir en ciblant davantage les emplois accessibles aux personnes handicapées et en offrant des formations adaptées. Au niveau national, il est important de veiller au respect de la loi en ce qui concerne l’emploi de personnes en situation de handicap.

Sur la formation professionnelle initiale, nous regrettons une volonté ministérielle de favoriser l’apprentissage au détriment de ces formations. Certes les grilles de formation sont sans doute à revoir et à modifier pour permettre des diplômes plus professionnalisant. Il n’en reste pas moins que la culture générale est réduite à sa plus simple expression dans la réforme voulue par le ministère et qu’à terme cette réforme va conduire à des élèves de lycée professionnel, moins armés pour comprendre le monde de demain. Nous militons pour le maintien du nombre d’heures de français/ histoire-géographie et mathématiques en lycée professionnel. Peut-être avec davantage de temps consacré à des enseignements ciblés en lien avec la filière choisie.

Enfin nous exprimons nos craintes sur la Seconde Professionnelle qui deviendrait une année de test entre l’apprentissage et l’enseignement professionnel initial. Il faut conserver cette préparation au diplôme en trois ans pour donner le temps aux élèves de mieux le réussir. Cela n’empêche pas d’ouvrir davantage de passerelle entre formation initiale et milieu professionnel en ayant des durées de stages plus longues ou alors qui reviennent à intervalles plus réguliers.

 Rappel des propositions de la section :

  • Sur l’apprentissage :

- Retour à une décentralisation de la compétence « Emploi/Formation » et créations de PRIC des territoires (entre collectivités et Région) pour une meilleure identification des besoins.

- Remise en place d’une taxe d’apprentissage portée par les entreprises partenaires et non plus par les maîtres d’apprentissage.

- Des offres de formations par Pôle Emploi qui prennent mieux en compte les compétences de chacun, grâce à des entretiens préalables d’identification des compétences. Ainsi que la mise en place de formations territoriales en lien avec les besoins du territoire.

- Une meilleure intégration des travailleurs handicapés par un meilleur contrôle par l’inspection du travail du respect de la loi dans les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées.

  • Sur la formation professionnelle :

- Des enseignements de « culture générale » préservés en terme de quotité horaire et un temps défini pour travailler ces matières en lien avec la filière choisie.

- Un bac professionnel ciblé en 3 ans au lieu de 2 et une plus grande possibilité de se confronter à son choix professionnel au travers de mise en situation plus longues et/ou plus fréquentes.

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