- Mardi 23 juillet, s'est tenu le vote sur la ratification du CETA. Le traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, a malheureusement été adopté à 240 voix contre 213 et 52 députés de la majorité se sont abstenus.
- Tous les députés Socialistes et apparentés ont voté contre parce que cet accord menace gravement notre environnement en permettant notamment l'importation de viandes nourries aux farines animales et soumet nos agriculteurs à une concurrence déloyale.
- Dans cette tribune publiée sur Reporterre , ils expliquent pourquoi.
S’il ne fallait retenir que trois raisons de voter contre le Ceta [1]…
La première est le sens même de ce traité. Ses zélateurs ne cessent de vanter la mécanique de ce véhicule économique et la performance de ses équipements de sécurité. Chacun a pu observer que ces arguments ne résistent pas à un examen solide, mais l’essentiel est ailleurs. Face au péril climatique, ce traité nous conduit à contre sens des enjeux du présent. Comment justifier que cette mondialisation «shadok» contribue directement ou indirectement à plus d’insécurité sanitaire et à l’augmentation inéluctable des émissions de gaz à effet de serre? Le libre échange sans souci de nos biens communs, c’est un peu comme choisir de jouer à la loterie plutôt que d’investir dans une assurance vie !
La deuxième tient à la remise en cause des principes même de notre État de droit. Même prétendument encadrés, les tribunaux arbitraux fragilisent les fondements juridiques de nos démocraties européennes. À l’heure où s’exprime le sentiment de perte de souveraineté populaire, l’urgence consiste au contraire à rééquilibrer puissances publiques et privées. Sur le temps long, les accords bilatéraux comme le Ceta sont doublement fragiles de par l’affaiblissement des États et l’irresponsabilité des multinationales. Dans l’attente d’une nouvelle génération de traités multilatéraux, deux garanties minimum seraient requises : une capacité d’alerte onusienne si les lignes rouges sont franchies par les contractants sous la pression du court terme et l’exercice d’un devoir de vigilance européen afin que la justice puisse être saisie par la société civile lorsqu’une entreprise ne respecte pas les règles communes.
La troisième raison tient à la question de la souveraineté alimentaire mondiale alors que le rapport de la FAO [2] publié hier nous alerte sur la progression de la faim pour la quatrième année consécutive. L’équation des terres arables et de 10 milliards d’êtres humains en 2050 est rendue plus critique encore par l’effet du climat. Nous devons pour cela mobiliser toutes les ressources agroécologiques de la planète. «Le monde aura besoin de toutes les agricultures du monde pour nourrir le monde», affirmait déjà Edgard Pisani. Ce serait une folie désormais qu’une agriculture soit prédatrice d’une autre. Nous devons coopérer et réguler les marchés mondiaux pour éviter toute concurrence déloyale destructrice des communautés paysannes et des ressources alimentaires. Dans cette logique, porter atteinte au fragile équilibre économique de l’élevage à l’herbe français serait un non-sens écologique et un mépris de la dignité des hommes et des femmes qui travaillent la terre. Aujourd’hui, plus que jamais l’espace rural ne doit plus être considéré comme une périphérie ni la nourriture comme une marchandise comme les autres.
Dire non au Ceta, c’est aussi avoir le courage d’imaginer une Europe qui devienne la boussole d’une mondialisation fondée sur la justice !
PAR :
Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle, secrétaire national agriculture et ruralités du Parti socialiste ;
Olivier Faure, député de Seine-et-Marne, premier secrétaire du Parti socialiste ;
Éric Andrieu, député européen ;
Laurence Dumont, députée du Calvados ;
Guillaume Garot, député de la Mayenne ;
Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne, présidente du groupe Socialistes et apparentés ;
Boris Vallaud, député des Landes, secrétaire national au projet du Parti socialiste.
[1] Le Comprehensive Economic and Trade Agreement (Ceta), ou Accord économique et commercial global, AECG, est l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada.
[2] Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
Paul Molac refuse de ratifier le CETA
Cet après-midi, j'ai eu l'occasion de m'exprimer dans l'hémicycle à l'occasion du projet de ratification du #CETA. Ma position n'a pas changé à ce sujet depuis de nombreuses années : je reste farouchement opposé à toute ratification de ce traité de libre-échange, qui verra arriver sur le marché de la viande nourrie aux farines animales et aux anntiobiotiques de croissance, issue de fermes-usines canadiennes (feedlot). Cela est en complète contradiction avec les engagements que nous devons prendre dès à présent pour limiter les émissions de carbone et le réchauffement climatique et relocaliser l'alimentation. Depuis des années, les agriculteurs français ont fait énormément d'efforts afin d'offrir une nourriture de qualité. La traçabilité de la viande est assurée dès la naissance de l'animal. De plus, les agriculteurs font des effrots considérables pour baisser leur empriente écologique. Ratifier ce texte revient à envoyer un très mauvais signal à la filière agricole, mais également au consommateur qui ne pourra savoir d'où vient la viande qu'il consomme en particulier en restaurtion collective.Un référendum sur ce sujet aurait-il débouché sur une ratification du traité ? Je pens que non, quand on voit à quel point l'opinion publique est vent debout contre ce traité d'un autre temps. Que ce soit du côté des agriculteurs, des écologistes ou des consommateurs, le CETA fait l'objet d'un rejet quasi unanime au sein de la population. Il est de notre responsabilité en tant que législateur de refuser de ratifier ce traité !#DirectAN#STOPCeta
Publiée par Paul Molac sur Mercredi 17 juillet 2019
Communiqué DSF du 13 mars 2019
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Le groupe parlementaire des députés socialistes et apparentéshttps://ps56.fr/author/nouvelle-gauche/
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